Les objectifs du projet

-        Définir avec les agriculteurs Guyanais les conditions fondamentales d’installation et de culture d’Aquilaria  selon des dispositifs contrôlés situés à Cacao et Régina : plantations pures avec couverture végétale de protection du sol ou en mélange avec d’autres espèces.

-        Fournir aux agriculteurs de Guyane des bases solides pour la mise en place d’une filière de production durable de feuilles d’Aquilaria qui peuvent être rapidement exploitées pour l’utilisation en « Infusion–Santé ».

-       Fournir aux agriculteurs les connaissances et techniques pour produire en Guyane des oléorésines d’une grande pureté à partir de conditions de culture les plus biologiques possibles et de contaminations fongiques contrôlées du bois d’Aquilaria. Cela concurrencera l’oléorésine produite à partir d’injections chimiques dans les plantations d’Aquilaria en Asie du Sud-Est, notamment au Laos ; cette méthode est particulièrement contestée par les parfumeurs occidentaux et les acheteurs des Émirats arabes unis qui sont les principaux connaisseurs au niveau international. Ainsi, le marché d’huiles essentielles d’Aquilaria au Laos a montré ces dernières années, une chute des ventes alors que la demande internationale va croissante et peine à être satisfaite.

-        Mettre en place les conditions nécessaires à une production optimale d’huiles essentielles répondant aux exigences de la future filière : maîtrise des rendements en substances volatiles et non volatiles constituant l’oléorésine selon un cahier des charges préalablement établi : conditions de récolte du bois, de stockage, de préparation, de distillation, etc. En effet, la qualité devra répondre à l’exigence des professionnels et pourra faire l’objet d’un Label « Guyane ».

-        Déterminer des règles de partage des avantages du présent projet dans le cadre des mécanismes d’accès et partage des avantages (APA) dans le contexte légal international.

Outre ces objectifs, le projet Aquil@Guyane est un projet éco-citoyen de développement durable dans le respect de l’environnement en partenariat avec les agriculteurs guyanais de Régina et de Cacao.

Aussi, ce projet permettra de soutenir et de créer de l’emploi sur le territoire guyanais, tout en permettant la mise en place d’une activité économique rentable. Ce projet aura des retombées directes pour la Guyane.

-1 Kg d'huile essentielle obtenue à partir d’Agarwood se négocie au minimum 10 000$ ;

-1Kg d'encens obtenu à partir d'Agarwood se négocie environ 1 000$.

-30 sachets de poudre de 0,5 gr « d’Agarwood tea » produit à partir des feuilles séchées d’Aquilaria sont vendus au Vietnam 20$.

Par ailleurs, il convient de noter que ce projet de filière d’huiles essentielles « Aquil@Guyane » répond précisément aux objectifs du Schéma Régional de l’Innovation de la Guyane mais également aux souhaits des élus locaux de Guyane en matière d’attractivité du territoire, de développement de filière et de valorisation du territoire.

Les retombées directes pour la Guyane

-       D’un point de vue économique, l’acquisition de nouvelles connaissances sur les conditions favorables au développement optimal du bois d’Aquilaria permettra à terme la mise en place d’une filière autour de cette espèce dédiée à la production d’huiles essentielles et autres produits dérivés.

L’exploitation du bois d’Aquilaria, permettra la création d’emplois de qualifications et de formations, pour les actions suivantes :

1. préparation des plantules et entretien de la pépinière puis de la plantation,

2. récolte du bois et des feuilles,

3. commerce des feuilles

4. entretien de la collection de champignons associés à la production d’oléorésine

5. production d’huile essentielle de très bonne qualité,

6. étude économique

7. promotion et communication

Création d’emplois

Pour mener à bien les études et les recherches sur les arbres d’Aquilaria, leurs caractéristiques et leurs produits de haute valeur ajoutée (Agarwood et huiles essentielles), des techniciens et stagiaires vont être recrutés durant le projet.

Par ces maintiens et créations d’emplois sous différentes formes (CDD, CDI, stagiaires, etc.), le projet Aquil@Guyane répond spécifiquement à l’exigence du Schéma Régional d’Innovation de la Guyane en matière d’éducation et de formation, à savoir de spécialiser l’offre de formation de l’enseignement et de la recherche sur les bio-ressources et de viser une renommée internationale

Le projet contribuera à la mise en place d’emplois indirects

Le projet Aquil@Guyane permettra la mise en place et la sauvegarde d’emplois indirects. La réalisation de ce projet nécessitera des emplois d’entretien, dans les locaux (laboratoire, etc.) et dans la pépinière.

Comme expliqué précédemment ce projet permettra également aux agriculteurs de Régina et Cacao de maintenir leurs emplois.

Par ailleurs, l’embauche et la formation de stagiaires leur permettront dans le futur, une fois formés, de postuler à des emplois de leur secteur.

La filière s’appuiera alors largement sur une main d’œuvre locale et sur des exploitations familiales. Elle permettra ainsi de renforcer la cohésion sociale et de maintenir des populations sur le territoire en offrant des emplois de proximité. La structuration de la filière permettra d’associer l’ensemble des acteurs de l’amont (producteurs, distillateurs, coopératives, premiers acheteurs à la production) autour d’actions collectives contribuant à son développement et au développement local.

Les négociants en huile essentielle devront implanter leurs entreprises dans les zones de production ou à proximité, favorisant l’emploi local. Dans cette dynamique, divers commerces seront attirés par la filière.

Des entreprises industrielles guyanaises valoriseront pour la commercialisation de leurs produits l’image de l’Aquilaria de Guyane. Ces entreprises miseront aussi sur la qualité de la matière première, voire un label « Guyane ».

Le chiffre d’affaires mondial induit directement ou indirectement pour la filière des plantes à parfum ou aromatiques, dans les secteurs agricoles, industriels et des services dépassent plusieurs milliards d’euros. L’Agarwood d’Aquilaria de Guyane et les huiles essentielles y prendront une part prépondérante. Cette production, sera à la base de nombreuses activités économiques : agricoles, industrielles ou artisanales avec la parfumerie et les cosmétiques principalement, touristiques et culturelles.

Comme noté précédemment, notre intention est de veiller à obtenir le maximum de valeur ajoutée en Guyane en partenariat avec Guyane Développement Innovation dont la vocation est la valorisation des produits de Guyane.

Créations d’emplois potentiels après le projet 

Outre des prévisions d’emploi pour les agriculteurs de Guyane, la commercialisation des produits extraits impliquera nécessairement des embauches. Tout dépendra de l’organisation qui sera retenue pour les tâches suivantes : Mise en flacon de l’huile essentielle ; Conditionnement de ces flacons pour l’exportation ; Conditionnement de ces flacons pour la vente sur place aux guyanais et aux touristes ; …

Il est à noter que la disponibilité du foncier n’est pas limitante, ce qui signifie que la surface plantée pourra être augmentée en cas de besoin et les embauches de personnel supplémentaire se feront en conséquence.

 La rentabilité des cultures peut être améliorée en tenant compte des aides financières européennes applicables à certains investissements de départ tels que l’achat de tracteurs, de bennes, de séchoirs et d’unités de distillation installées à proximité des plantations.

En ce qui concerne les prévisions d’emploi, une partie des embauches de personnel correspondra à un travail temporaire (CDD) : déforestation, brûlis, plantation.

Une autre partie des embauches de personnel sera permanente (CDI : entretien des plantations ; coupes arbres pour distillation ; transformation en copeaux de bois pour trempage de plusieurs jours avant distillation ; distillation nécessitant une surveillance permanente ; récolte et séchage des feuilles d’Aquilaria destinées à la production de poudre pour la mise en sachet d’infusion (Agarwood Tea).

Hormis les travaux de déforestation et de brûlis qui seront effectués par du personnel qualifié, les techniciens qui assureront les autres tâches seront formés par les agriculteurs de Cacao et Régina impliqués dans ce projet.

Cette formation technique sera respectueuse des bonnes pratiques et de l’environnement.

La structure des agriculteurs associera des industriels de la parfumerie, de la cosmétologie, voire de la pharmacie qui seront identifiés durant le projet via notamment l’antenne Cosmetic Valey en Guyane. Les industriels devront s’engager à acheter les récoltes aux agriculteurs et à traiter les récoltes dans des entreprises implantées sur place, en Guyane. Ils s’assureront ainsi un approvisionnement continu de qualité et garantiront aux agriculteurs un travail et des prix stables. Notre intention est de veiller à obtenir le maximum de valeur ajoutée en Guyane en partenariat avec Guyane Développement Innovation dont la vocation est la valorisation des produits de Guyane.

-       D’un point de vue sociétal, le projet Aquil@Guyane est un projet multi partenarial, qui implique notamment les agriculteurs de Régina et de Cacao. Ces agriculteurs sont les initiateurs de la culture d’Aquilaria en Guyane. Afin de diversifier leurs activités, les chercheurs du CIRAD et les experts viennent en appui pour le conseil et la recherche scientifique qui permettront d’optimiser les rendements et qualité des produits dérivés de cette culture.

Afin que l’arboriculture d’Aquilaria occupe une place de choix dans l’économie guyanaise, il est indispensable de montrer la capacité de la recherche scientifique à aider à produire cette huile essentielle en quantité suffisante pour répondre aux besoins du marché international et de plus avec une qualité constante. Cette ambition nécessite la mise en place d’une filière de qualité qui implique la maîtrise des itinéraires techniques de culture, de production, de fabrication et de commercialisation.

Divers partenaires scientifiques sont associés, à des degrés divers d’implication et d’appui : Rectorat de Guyane ; Université de Guyane ; Université du Laos ; Muséum National d’Histoire Naturelle ; Cirad (ECOFOG Guyane ; AGAP ; autres équipes de recherche que celle porteuse du projet) ;

La mise en place d’une filière unique autour du bois Aquilaria, permettra au grand public de s’informer et de se former autour des bienfaits de ce bois. Des évènements culturels et éducatifs pourront être par la suite réalisés afin de sensibiliser le public à ce bois. De même pour réaliser ce projet, des formations scientifiques et techniques seront nécessaires pour familiariser le personnel à l’exploitation forestière et à l’extraction des huiles essentielles.

Enfin, la mise en place d’une filière autour du bois Aquilaria constituera une vitrine pour le rayonnement de la Guyane à l’échelle régionale, nationale et internationale car, si de bonne qualité, ces huiles seront abondamment achetées par les parfumeurs nationaux et internationaux.

-        Autres retombées pour la Guyane

Le succès du projet Aquil@Guyane est un atout pour le territoire guyanais, dans la mesure où il représente un projet « modèle » et un exemple, pour inspirer d’autres projets de recherches sur de nouvelles ressources génétiques en Guyane.

Ce projet servira de référence : 

-       Au niveau scientifique : acquisition de connaissances de base sur une espèce pérenne, Aquilaria, qui permettra la production d’Agarwood et d’huiles essentielles à haute valeur ajoutée.

-       Pour l’élaboration de pratiques culturales innovantes : plantations pures ou en mélanges avec d’autres espèces en s’inspirant des connaissances acquises dans son aire naturelle de répartition notamment, au Laos ; choix des populations ; âge et partie utilisable des arbres ; affinage des procédés de récolte de l’Agarwood, des feuilles ; extraction des huiles essentielles,

-       Pour les mécanismes d’Accès et Partage des Avantages (APA) : dans un souci d’exemplarité, les partenaires du projet vont associer les partenaires du Laos à un processus de concertation mené avec la Collectivité Territoriale de Guyane. Ce projet sera un bon exemple d’utilisation en Guyane de ressources génétiques venant de l’extérieur, en respectant toutes les règles liées aux échanges de ressources, et en proposant des voies innovantes de partage des avantages entre les pays, pour le bénéfice du projet et des intervenants

-       Pour la conservation de ressources génétiques : celle-ci pourra s’effectuer via un centre de ressources biologiques respectueux d’une démarche qualité au niveau technique, tout autant que d’une démarche partenariale responsable. La construction d’une politique d’échange des ressources qui va au-delà du strict minimum légal, est un attrait pour la communauté scientifique, soucieuse de faire valoir une éthique et des valeurs respectueuses de ses partenaires.

-       Pour la méthodologie proposée par le projet pour la sauvegarde d’Aquilaria, qui pourra être utilisée pour préserver d’autres espèces d’arbres d’autres régions du Monde qui seraient dans la même situation.

-       Pour la démarche méthodologique employée par les équipes constituées pendant le projet pourront être utilisées et reproduites afin de mener à bien d’autres projets de même nature.

Ce projet démontrera qu’il est possible d’envisager une gestion durable du bois d’Aquilaria à partir de la culture en plantations sur le sol guyanais, cela dans le cadre d’un projet éco-citoyen de développement initié par des agriculteurs guyanais, en partenariat avec des agriculteurs partenaires du Laos. 

Aujourd’hui, le dispositif expérimental de 11 hectares a été mis en place à Régina et à Cacao. Cette opération préliminaire prépare d’autres essais plus importants. Les décisions finales concernant les modalités pratiques de mise en place des futures plantations pour la filière seront prises après exploitation des résultats obtenus durant le projet FEDER ; les arbres auront entre 9 à 10 ans, âge habituellement requis pour la distillation du bois.

Le projet Aquil@Guyane pourra contribuer par sa finalité à la reproduction du bois d’Aquilaria sur le sol guyanais. La mise en place du bois Aquilaria présente ainsi l’avantage de participer à la conservation de génotypes en danger d’extinction et au stockage des gaz à effets de serre.

Les génotypes d’Aquilaria cultivés et utilisés pour le projet « phase 2 Aquil@guyane » seront sauvegardés et intégrés dans le Centre des Ressources Biologiques (CRB) de Guyane, ce qui augmentera sa visibilité au niveau international comme CRB des espèces tropicales forestières.

Le savoir-faire des agriculteurs de Cacao et de Régina, permettra de faire perdurer et d’échanger les bonnes pratiques de travail en respect avec l’environnement. De plus, l’application de ces savoir-faire permettra à ces agriculteurs que leur culture et connaissances techniques et scientifiques soient diffusées à un large public.

Par ces mesures, le projet Aquil@Guyane répond pleinement aux objectifs du Schéma Régional d’innovation de la Guyane, notamment en développant l’excellence territoriale par la valorisation économique des bio-ressources à forte valeur ajoutée, par leur gestion durable et leur impact positif sur le bilan carbone (stockage des gaz à effets de serre).