Description de l'arbre Aquilaria

Aquilaria Lam. est un genre d’arbre tropical de la famille des Thymelaeaceae, originaire de l’Asie du Sud-Est, notamment du Sud de la Chine, de l’Inde, du Cambodge, du Vietnam, de Malaisie, d’Indonésie et du Laos.

Aquilaria Lam. est un genre d’arbre tropical de la famille des Thymelaeaceae, originaire de l’Asie du Sud-Est, notamment du Sud de la Chine, de l’Inde, du Cambodge, du Vietnam, de Malaisie, d’Indonésie et du Laos. Les arbres du genre Aquilaria sont des arbres sciaphyles qui poussent en sous-bois. Cet arbre peut s’élever à plus de quarante mètres de haut et son tronc à l’écorce blanc argenté peut atteindre les soixante centimètres de diamètre.

Figure 1 : Photographies d'arbres d'Aquilaria à Cacao, en Guyane. Les arbres d'Aquilaria des plantations expérimentales sont âgés de 5 ans et atteignent environ 10 mètres de haut (a). Les feuilles matures sont vertes foncé avec une cuticule brillante et de forme elliptique (b). Les fleurs sont petites, jaunes et regroupées en inflorescences velues (c). Les fruits sont des capsules à deux valves mesurant 3-5 x 2-4 cm (d), comportant une à deux graines, suspendues à un cordon ou funicule (e).

Les feuilles sont de couleur vert foncé, couvertes d’une cuticule cireuse brillante, lorsqu’elles sont matures. Bien que leur forme exacte dépende de l’espèce, elles sont globalement de forme ovale. Les jeunes pousses sont vert-clair et peuvent tirer sur le jaune, si l’arbre est en déficit de nutriments. Les fleurs sont petites et jaunes, groupées en inflorescences velues. Les fruits sont des capsules à deux valves, également velues, mesurant 3-5 x 2-4 cm. Il y a une à deux graines par fruit ; les deux graines sont suspendues à un cordon ou funicule (Figure 1). Les graines ne sont dispersées qu’à quelques mètres de l’arbre adulte. Ce genre compte actuellement 21 espèces dont le bois sain est de couleur blanche. Lorsque l’arbre est blessé, la partie mise à nu est exposée à l’incursion des micro-organismes environnementaux. En interactions complexes avec ces derniers, notamment fongiques, l’arbre produit un bois transformé par sa forte teneur en composés secondaires, en réaction au stress lié à l’agression. Ce bois transformé, appelé agarwood ou oud (Figure 2), est riche en molécules oxydables qui lui confèrent sa couleur noire, il présente donc une forte teneur en oléorésines, composées notamment de chromones et de sesquiterpènes. Sous l’effet de l’oxydation sa densité augmente et il devient de plus en plus odorant au fil du temps.

L’agarwood (Figure 2), est particulièrement apprécié pour son odeur intense et boisée. Il est utilisé en tant qu’encens dans certaines cérémonies religieuses, ou pour la fabrication de bijoux ou d’objets aux connotations religieuses. L’huile essentielle obtenue par hydrodistillation d’agarwood ou, dans une moindre mesure, de bois d’Aquilaria spp. non contaminé par les micro-organismes est également très prisée en parfumerie et dans certaines médecines traditionnelles, notamment chinoise, tibétaine et ayurvédique, pour ses propriétés sédatives et anticancéreuses, notamment. Les feuilles sont également consommées en infusions, auxquelles sont attribuées beaucoup de bienfaits. En effet, bien que les infusions soient plutôt utilisées à des fins relaxantes ou digestives, elles sont utilisées en tant que panacées pour guérir ou prévenir de nombreux maux (maux de tête, douleurs musculaires, fatigue, etc.)

Figure 2 :  Les couleurs les plus foncées de l’agarwood présupposent sa bonne qualité, son parfum et sa forte valeur.

Ainsi, les produits issus d’Aquilaria sont très demandés sur le marché, notamment en Asie du Sud Est et au Moyen-Orient. La valeur commerciale des produits issus des arbres du genre Aquilaria  est élevée, avec un marché mondial estimé en 2018, pour toutes les espèces confondues, à 11 milliards d’US$. L’huile essentielle d’agarwood est habituellement négociée entre 5 000 et 10 000 US$ par kilogramme, ce qui la place comme la plus chère des huiles essentielles sur le marché international. Pour les huiles reconnues de très haute qualité, cette valeur peut atteindre 40 000 US$ le kg.

La qualité de l’agarwood est déterminée par sa couleur, allant du plus clair (la plus faible qualité) au plus foncé (la meilleure qualité) et aussi par son parfum, qui dépend des composés secondaires qui le caractérisent.

Dans beaucoup de pays d’Asie du Sud-est, la qualité des huiles essentielles ne répond pas aux attentes du marché, car la culture de ces arbres n’est pas faite dans le respect de leurs exigences écologiques. En effet, pour stimuler la production d’oléorésine, beaucoup de planteurs d’Asie du Sud Est injectent des produits de formulation empirique très variés dans des trous percés dans le tronc (Figure 3). Dans la plupart des cas, cette pratique nuit à la composition du produit de distillation et parfois engendre la mort de l’arbre. A cela s’ajoutent d’autres problèmes : le contrôle de la génétique de la plante ; la maîtrise de la conduite des plantations d’Aquilaria ; l’initiation de la production d’agarwood et sa maturation en interaction avec des microorganismes sélectionnés qui doivent permettre d’obtenir un agarwood de très haute qualité ; les méthodes d’extraction des huiles essentielles.

Figure 3 : Bois troués


Capture d’écran 2020-04-20 à 19.15.12